E-commerce et distribution traditionnelle
Ainsi défini dans sa pluralité, il s’agit maintenant de comparer l’e-commerce au système traditionnel de distribution.
Avantages et inconvénients pour le consommateur par rapport au commerce traditionnel
Pour l'acheteur, le e-commerce présente de nombreux avantages :
- Un important gain de temps (comparaisons de produits beaucoup plus rapide, aucun déplacement nécessaire entre le domicile et le lieu de vente, pas de file d'attente). L'achat est considérablement facilité.
- Pas de pression de la part des vendeurs : le consommateur décide seul de ces achats.
- Une recherche du meilleur prix (se faisant entre différents site et non entre différents magasins, la comparaison d'un produit en fonction de son coût est considérablement simplifié, ce qui pousse encore plus loin les limites de la concurrence et favorise la baisse globale des prix).
- Une boutique virtuelle sans horaires d'ouverture (contrairement à un supermarché ou un point de vente classique, un site de e-commerce est accessible 24h/24 et 7j/7).
- Un commerce sans frontières (un produit acheté sur internet peut être livré en quelques jours à l'autre bout du monde)
- Un offre sans cesse actualisée : avant même de sortir en magasin, certains produits sont déjà mis en vente sur internet, voir même mis en vente uniquement sur internet.
Mais également un bon nombre d'inconvénients :
- Le pistage informatique à partir des cookies, petits fichiers qui identifient
l’ordinateur afin de retracer toutes les habitudes de consommation.
- Le manque de relations humaines et le sentiment d’isolement devant sa machine (cas des
internautes peu expérimentés).
- Les tarifs de livraisons et leurs délais : contrairement au commerce traditionnel où l'acheteur peut en peu de temps acquérir le produit désiré (souvent quelques heures, avec le temps du déplacement), après l'achat en ligne, il faut souvent attendre plus de 24h minimum pour recevoir la produit acheté, en sachant qu'il faut parfois payer un supplément pour les délais courts.
- L’insécurité des paiements (bien que les garanties de sécurité ont beaucoup évolué depuis quelques temps, avec l'apparition de plateformes de paiements sécurisées telles que Paypal ou plus récemment Kwixo) et la peur de tomber sur un cyber-marchand mal honnête qui ne livre pas. Les techniques malhonnêtes se sont beaucoup diversifiées ces dernières années, et il convient à l'acheteur de vérifier s'il peut vraiment faire confiance au vendeur.
- Les difficultés de recours en cas d’ennui. Si par exemple le produit présente des défauts, il faut effectuer un certain nombre de formalités pour pouvoir l'échanger.
- Impossibilité de tester le produit (particulièrement gênant lorsqu’il s’agit de l’achat des vêtements ou de chaussures : ce n'est qu'avec des images que le consommateur pourra "analyser" ses caractéristiques).
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Le tableau ci-dessous résume les avantages et inconvénients du commerce électronique comparé aux systèmes de vente classiques (pour les consommateurs).
L’e-commerce semble donc un moyen d’acheter facilement et rapidement, avec et des risques réduits grâce aux nouveaux moyens de contrôle, plutôt avantageuse pour les consommateurs. Mais le développement de la vente en ligne dépend aussi et surtout du vendeur : trouve-t-il lui aussi des avantages à se lancer dans l’e-commerce ?
Avantages et inconvénients de l'e-commerce pour le distributeur par rapport au système de distribution traditionnel
Pour le commerçant, les avantages de l'e-commerce sont considérables.
Investir dans la vente en ligne, c'est ouvrir un nouveau canal de distribution, complémentaire, pour certains produits et services de l’entreprise. Le e-commerce peut ainsi apporter une clientèle beaucoup plus importante (grâce à la publicité en particulier) que le commerce classique, tout en diminuant de manière conséquente les frais de gestion, en y privilégiant la communication et le service. En effet, tout est virtualisé : les coûts liés à la construction et à la gestion des magasins, au personnel, à l'édition et à la publication de catalogues (grâce à la possibilité de publier des catalogues en ligne), ne sont plus nécessaires, et peuvent être totalement supprimés si le commerçant décide d'opter pour une formule exclusivement électronique.
Le vendeur a uniquement besoin d’un emplacement destiné au stock de produits et à la logistique d’envoi. La vente en ligne nécessite également l'hebergement du site marchand auprès d'un prestataire, mais les frais de fonctionnement restent inférieurs.
Le commmerce électronique donne ainsi la possibilité de réduire les prix publics des produits, avec en plus une diminution de la marge laissée habituellement aux intermédiaires.
Enfin, le commerce en ligne favorise l'expension géographique et augmente la visibilité de l'entreprise à l'échelle mondiale; on remarque d'ailleurs que de plus en plus de sites marchands sont traduits en plusieurs langues.
Selon l'agence Blog Ecommerce, les avantages sont tels que tous les petits commerçants de rue devront un jour se lancer aussi en ligne. Cependant, ce type de commerce comporte aussi un certain nombre de risques à ne pas négliger.
En effet, si l'e-commerce produit un chiffre d'affaires considérable, il s’avère qu’il soit déficitaire pour tous ceux qui y jouent gros. A force d’engager tout leur capital dans des campagnes de pub colossales, et de réaliser des taux de marges très bas, les gros sites marchands ont tous ou presque les compteurs dans le rouge. On peut citer par exemple le géant français Cdiscount qui montre un déficit estimé entre 10 et 20 millions chaque année.
Les vendeurs sont également soumis à une concurrence mondiale, plus rude, avec des acheteurs qui ont la possibilité de comparer beaucoup plus facilement les prix des produits. Pour y faire face, ils doivent obligatoirement adopter de nouvelles stratégies marketing, sans quoi attirer les acheteurs peut se révéler très difficile.
On voit donc ici que l'e-commerce comporte, comme tout canal de distribution, des difficultés auxquelles il faut faire face, bien que le marchand peut trouver plus d'avantages à se lancer dans la vente en ligne que d'inconvénients.
Au vu de la croissance rapide du e-commerce face à la distribution classique et des nombreux avantages que celui-ci affiche pour les sites marchands, la question qui se pose est la suivante : le commerce par internet ne va-t-il pas, à terme, « écraser » les boutiques physiques ?
En réalité, ce canal de distribution est de moins en moins perçu comme un concurrent des réseaux physiques. Cette problématique n'aura bientôt plus raison d'être, l’utilisation de ce canal devra se généraliser et se banaliser. Pour les enseignes, le cybermarché devrait devenir une composante du parcours client.
«Les grandes marques l’ont bien compris. Elles utilisent le physique surtout pour promouvoir leur image et elles ont recours à Internet pour amener les clients dans leurs magasins. Les deux canaux ne s’opposent pas l’un à l’autre, ils sont complémentaires», affirme Sven Lung, PDG de Brandalley.fr, une galerie marchande virtuelle. « On constate le même phénomène qu’avec le cinéma et la vidéo. La vidéo n’a pas vidé les salles, bien au contraire ! Chaque révolution apporte sa complémentarité». Les magasins favorisent l’essai des produits et les achats d’impulsion quand Internet marque des points dans le commerce des services consommés de manière différée comme le livre ou la musique. Conscients de ces synergies, des «pure players» (entreprises œuvrant uniquement sur Internet ) tels que Pixmania ou Cdiscount se sont dotés d’un réseau de magasins physiques, tandis que des commerçants traditionnels tels qu’Intermarché, Carrefour ou Auchan ont mis en place un service de vente en ligne. Résultat : internet génère du chiffre d’affaires supplémentaire, fidélise les clients et développe la notoriété des enseignes sans pour autant remplacer la distribution traditionnelle.
Dans la pratique, on constate donc que les enseignes physiques bénéficient plus des effets de la distribution multicanal qu'elles n'en souffrent : le trafic sur le site marchand a un impact positif sur celui des magasins et vice versa. Plus que de conflits de distribution, il convient de parler d'effets de synergies entre le canal Internet et le canal physique.